Le lundi 7 octobre 2024, la communauté juive de La Réunion commémore l’attaque du Hamas en Israël qui a eu lieu il y a un an. Elle exprime sa tristesse et sa douleur face à un conflit persistant, tout en se sentant protégée de l’antisémitisme sur l’île.
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Le 7 octobre 2023, le Hamas a mené une attaque contre Israël, provoquant plus de 1200 morts et 251 otages du côté israélien. Cette attaque a suscité l’horreur et l’inquiétude au sein de toutes les communautés juives, y compris à La Réunion.
Un an après, des commémorations ont lieu dans le monde entier, témoignant d’une inquiétude persistante, comme le souligne Annaëlle Goetschel, présidente de l’Association réunionnaise contre l’antisémitisme et la désinformation (Arcad). Elle évoque la « grande tristesse et la grande angoisse, l’incompréhension » ressenties par les Juifs de La Réunion face à cet événement.
Malgré cela, la présidente de l’Arcad se sent privilégiée d’être dans une île où la communauté juive est encore à l’abri de l’antisémitisme. Elle souligne qu’il y a toujours un vivre-ensemble et remercie les Réunionnais pour leur ouverture d’esprit. Cependant, depuis le 7 octobre 2023, elle a remarqué « une différence« , avec des affiches offensantes, des menaces et des appels au boycott contre Israël.
Annaëlle Goetschel met en garde contre « la désinformation et les fake news« . Elle souligne que l’antisémitisme est alimenté par ces fausses informations depuis des siècles, et que ces pratiques restent dangereuses et préjudiciables.
« La base de tout cet antisémitisme qui existe dans le monde depuis lors, c’est la désinformation. Et ça dure depuis 2000 ans, ce n’est pas une histoire de fustiger « Bibi » Nethanyahu parce qu’il aurait mal fait un truc ou autre, on nous déteste depuis avant sa naissance, on nous attaque depuis avant sa naissance. Ca n’a rien à voir avec la politique d’Israël, c’est de la détestation du Juif dont on parle, et ce sont les fake news qui l’accompagnent qui sont dangereuses et qui tuent encore aujourd’hui »
Annaëlle Goetschel, présidente de l’Association réunionnaise contre l’antisémitisme et la désinformation
Le président de la communauté juive de La Réunion, Marc Obadia, souligne également que la communauté juive n’est pas menacée sur l’île. Malgré certaines tensions, il observe la préservation du vivre-ensemble. Il déplore la situation persistante un an après l’attaque du Hamas, avec plus de 100 otages toujours détenus à Gaza.
Pour Marc Obadia, la clé de la paix réside en grande partie dans la libération des otages et il prône un cessez-le-feu pour mettre fin au conflit.
« A la minute où l’ensemble des otages israéliens seront libérés et rendus à Israël, il n’y aura plus de guerre, c’est le cessez-le-feu. Si les otages étaient libérés, il n’y aurait plus de guerre à Gaza ».
Marc Obadia, président de la communauté juive de La Réunion
Il souligne que le conflit est le résultat d’organisations politiques et militaires, et non d’une opposition directe contre le Liban ou les Palestiniens. Il met en garde contre une généralisation abusive de la situation.
Alors que la communauté juive célèbre des fêtes religieuses en cette période – Nouvel an, Yom Kippour et Sim’hat Torah -, le rabbin Menahem Mendel Sibony de la synagogue de Saint-Denis exprime également sa tristesse vis-à-vis de cet anniversaire.
« Quand on a compris qu’il y avait plus de 200 otages, on pensait que d’ici un mois ou deux on allait trouver des solutions dans la paix, des pourparlers pour que tout le monde soit gagnant. Mais ce n’est pas ce qu’il s’est passé. Un an après on est encore en train de prier pour que les otages puissent rentrer chez eux, c’est triste »
Rabbin Menahem Mendel Sibony
Une commémoration est prévue le lundi soir du 7 octobre à la synagogue de Saint-Denis. Il s’agira d’un « moment de prière et de recueillement pour demander à Dieu de ramener la paix dans le cœur de chacun« , selon le rabbin Menahem Mendel Sibony. Il souligne que les prières porteront également sur la libération des otages et la fin du conflit.
En rappel, 101 otages, dont deux Français, sont toujours retenus dans la bande de Gaza un an après l’attaque du Hamas.
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