Le dimanche 18 août 2024 est marqué par une cérémonie spéciale pour la communauté tamoule de La Réunion. À Saint-André, Joseph Pakiri, âgé de 94 ans, est le dernier Baldon Pousari de l’île. Il connaît parfaitement les versets du Maharabata. Une cérémonie d’hommage est organisée en son honneur. De son vivant, il voulait vivre ce moment fort en émotions.
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Il est le dernier « Baldon Pousari » de La Réunion, celui qui connaît les versets du Maharabata, épopée sanskrite de la mythologie hindoue. Joseph Pakiri, âgé de 94 ans, assiste avec émotions à la préparation de la cérémonie en son honneur, à Saint-André.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Marche sur le feu à Saint-André : hommage à Joseph Pakiri, âgé de 94 ans, il est le dernier Baldon Pousari de La Réunion. Reportage
« Pousari » ou « Pousarli » sont des termes hindous qui signifient la personne qui réalise les « Pousseïs ». Autrement dit, les cérémonies en l’honneur des divinités. Le Pousari est celui qui effectue les prières, et notamment les cérémonies. Il est au service des dieux.
Le « Baldon Pousari » est une personne qui maîtrise et qui connaît parfaitement le « Baldon ». Il a étudié les quatre Kandams. Il raconte notre patrimoine et chante le Baldon. Joseph Pakiri est aujourd’hui le dernier Baldon Pousari de La Réunion.
Le nonagénaire a officié pendant de nombreuses années au temple La Mare, à Sainte-Marie. Il a appris les versets du Maharabata avec son frère « Nono » qui était lui aussi un Baldon Pousari. Décédé en 1989, Joseph Pakiri reprend le flambeau.
Quand mon vieux frère lé mort, m’avais poin le choix. Mwin la appris tout seul le Baldon. Mwin n’avait poin le choix, li té pu là.
Joseph Pakiri, dernier Baldon Pousari de La Réunion
J’ai tout appris avec Monsieur Joseph Pakiri, de son ti nom « Soubaya ». J’ai décidé de lui rendre hommage de son vivant. Il m’a beaucoup appris sur le Maharabata, sur la religion, sur le respect de ses coutumes et de ses traditions. J’ai appris beaucoup de cet homme.
Jérémy Dena, prêtre Pousari
Après 18 jours de carême, les fidèles de la communauté tamoule glorifient ce dimanche la pureté de la déesse Draupadi, qui n’a pas hésité à braver les flammes pour prouver sa fidélité à son époux. Ils célèbrent également les déesses Kali et Mariamman.
« On a commencé notre carême le 31 juillet dernier. On célèbre plusieurs déesses. Certains d’entre nous ont fait des promesses. Aujourd’hui, on est là pour vivre notre foi », témoigne Cédric Laquia, fidèle.
Quelques fidèles sont restés au temple pour préparer le grand brasier toute l’après-midi. Pendant ce temps, d’autres fidèles sont allés sur les berges de la Rivière-du-Mât les Bas. Ils ont célébré les divinités.
Ces 18 jours de pénitence se terminent par une marche sur le feu, par une cinquantaine de fidèles, sous l’œil avisé de leur grand-père spirituel, Joseph Pakiri.
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