Suicide tragique d’un jeune détenu de 23 ans au centre pénitentiaire de Domenjod

Samedi dernier, le 14 octobre, en début d’après-midi, les surveillants affectés au quartier d’isolement de la prison de Domenjod ont découvert un détenu mort, pendu, dans sa cellule.

« Il a mis fin à ses jours vers 15 heures alors que mes collègues l’avaient vu lors d’un précédent passage à 13h30″, indique Vincent Pardoux du syndicat FO pénitentiaire.

« Ils sont intervenus très rapidement pour prodiguer les gestes de réanimation en attendant que le Samu arrive et la personne a finalement été déclarée décédée à 16 heures« , poursuit le responsable syndical.

Revoir l’interview de Vincent Pardoux sur Réunion La 1ère :

Suicide d’un détenu : interview de Vincent Pardoux, de FO pénitentiaire

•

©Réunion la 1ère

Le détenu, âgé de 23 ans, était psychologiquement fragile. »C’est quelqu’un qui avait des troubles du comportement et qui avait d’ailleurs agressé un personnel de surveillance il y a un mois« , précise Vincent Pardoux.

Il était placé dans le quartier d’isolement du centre pénitentiaire de Domenjod. « Le quartier d’isolement regroupe des détenus avec différents profils, certains ayant des problèmes psychiatriques et d’autres nécessitant une protection du reste de la détention« , souligne le responsable syndical.

« Les conditions de travail sont difficiles à Domenjod, déplore Vincent Pardoux. Il y a une surpopulation croissante avec des détenus ayant des troubles psychologiques« .

Le syndicaliste souligne également « une surpopulation carcérale record, depuis l’ouverture de l’établissement il y a 15 ans, avec environ 60 matelas au sol, des incidents qui se multiplient, des projections de colis depuis l’extérieur, bref, c’est un climat assez compliqué« .

D’après une autre source syndicale, un détenu beaucoup plus âgé aurait également tenté de se suicider la semaine dernière. Il se trouve actuellement dans un état grave au CHU de Saint-Denis. « Quelqu’un qui est déterminé arrivera toujours à ses fins, qu’il soit en quartier d’isolement ou non« , estime Vincent Pardoux. « Même avec des rondes répétées, il n’y aura jamais un personnel de surveillance derrière chaque porte« .