Après deux ans de célébrations perturbées par la crise sanitaire, le cavadee a pu à nouveau se tenir normalement à Saint-Paul, ce dimanche 12 juin 2022.
•
Le temple tamoul du centre-ville n’avait pu organiser de procession dernièrement, en raison du contexte sanitaire. Mais les restrictions étant levées, celle-ci a pu à nouveau rassembler des centaines de fidèles dans les rues de Saint-Paul. Cette fête, qui a lieu chaque année, célèbre le dieu Mourouga, divinité hindoue de la jeunesse et de la beauté.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Les fidèles étaient heureux de renouer avec la traditionnelle procession du cavadee à Saint-Paul ce dimanche, après deux ans de Covid. Reportage au coeur de cette célébration en l’honneur du dieu Mourouga
Environ 2000 personnes étaient présentes ce dimanche 12 juin 2022 pour le retour de la procession du cavadee après deux années de crise sanitaire.
•
“Aujourd’hui c’est une procession pour que le dieu Mourouga prenne les offrandes auprès de tous les gens, qui sont là pour recevoir sa bénédiction, surtout les gens qui sont malades, ceux qui n’ont pas pu venir au temple”, explique Serge Ajaguin-Soleyen Coujendevel, président du temple de l’association Siva Vishnou Kaaly de Saint-Paul.
Des milliers de pénitents ont répondu présent, tous vêtus de rose, arborant avec ferveur soit le “cavadee” – structure en bois ou en bambou décorée – sur leurs épaules, soit le “koudam”, bol en cuivre contenant du lait ou du miel.
Les pénitents ont transporté lait et miel dans leur « koudam », ce pot en cuivre porté sur la tête.
•
Certains avaient choisi de transpercer certaines parties de leur corps d’aiguilles en argent. “C’est pour montrer symboliquement qu’on a besoin de la santé. Ces aiguilles en argent sont symboliquement placées sur le bras : l’argent et le soleil apportent un bienfait en passant dans le plasma, ça régénère le sang”, explique Serge Ajaguin-Soleyen Coujendevel.
L’aiguille en argent, en forme de “vel”, la lance du dieu Mourouga, transperce parfois la bouche ou la langue du pénitent.
C’est une méditation pour montrer qu’on n’a pas besoin de parler, qu’on garde cette force pour réfléchir avant de parler. Et ceux qui n’ont pas d’aiguille ont la bouche couverte pour ne pas parler.
Serge Ajaguin-Soleyen Coujendevel, président de l’association Siva Vishnou Kaaly
Plusieurs fidèles arboraient des aiguilles d’argent transperçant la peau, en l’honneur de Mourouga.
•
Les quelque 2000 fidèles ont quitté la Grande Fontaine où ont été réalisées les ablutions rituelles, pour rejoindre le temple de la rue Saint-Louis dans le centre-ville. Là a eu lieu l’”abishegam”, à savoir le bain spirituel de la divinité avec le lait et le miel amenés par les pénitents, qui “symbolisent beaucoup de fortune”, termine Serge Ajaguin-Soleyen.
Les fidèles eux, étaient ravis de pouvoir renouer avec cette tradition. Ulrick, en pleine préparation d’eau sucrée et de diverses collations proposées aux fidèles en attendant le passage de la procession, disait son enthousiasme : “C’est un moment de partage, ça fait longtemps qu’on attendait ça. Ça fait plaisir que ça reprenne”.
Avant le départ de la procession vers le temple, des offrandes ont été faites à la divinité.
•
Sylvette elle, participe aussi à la célébration de Mourouga : “On a fait notre carême de dix jours et aujourd’hui on symbolise notre foi en venant faire notre procession avec le dieu Mourouga pour nous apporter plein de bien-être”.
Les « cavadee », ces structures de bois ou de bambou, sont ornés de fleurs et de diverses décorations.
•
Add comment