Crise sanitaire, difficultés d’importation, l’autonomie alimentaire est un thème de plus en plus présent dans le débat local. Un thème au cœur de cette 43ème Foire agricole de Bras-Panon. De nombreux acteurs réunionnais s’inscrivent ainsi dans cette dynamique.
La Foire agricole de Bras-Panon est l’occasion de braquer les projecteurs, le temps d’une semaine, sur la filière agricole réunionnaise, filière essentielle à l’avenir de l’île. Les acteurs de la filière investis dans son développement y présentent les avancées mais aussi les projets et stratégies élaborées en ce sens.
La Chambre d’Agriculture de La Réunion a organisé un repas 100% péi, composé de produits issus de l’agriculture réunionnaise et transformés à La Réunion. Ravages, maïs à cuire, brèdes et autres fruits et légumes péi étaient à l’honneur.
Jus naturels aux fruits de saison, chips de patate douce, de manioc ou de songe, salade de chouchou, cari poulet accompagné de légumes péi étaient sur la table, comme par le passé.
Avoir 100% de produits pays dans l’assiette, c’est possible pour Frédéric Vienne, le président de la Chambre d’agriculture. Pas de riz en revanche, la production locale est encore expérimentale. L’objectif affiché est bien sûr d’atteindre l’autonomie alimentaire.
Être autonome sur plein de cultures à La Réunion, mais on n’est pas obligé de tout faire. Le but, ce n’est pas de produire de la céréale pour en faire des corn-flakes. Notre but, c’est de subvenir aux besoins les plus demandés.
Frédéric Vienne, président de la Chambre d’Agriculture de La Réunion
Des choix stratégiques pour l’avenir de l’agriculture réunionnaise qui seront notamment évoqués par le Collectif Oasis Réunion lors de la matinée consacrée à la question de l’autonomie alimentaire, dimanche 22 mai, sur la Foire de Bras-Panon. Quels scénarios, quels moyens et surtout quels leviers à activer, seront les questions au centre du débat.
Pour le président de la Chambre d’Agriculture, il est nécessaire de réorienter les choix culinaires, de consommation, sur des produits plus seins, et ainsi sortir de l’opulence alimentaire et de la « malbouffe ». Pour cela, il estime que les agriculteurs recommencent à produire, insiste sur la nécessité de structurer les filières.
» Il faut vraiment travailler à encourager les agriculteurs à se diversifier un peu plus et à proposer de la production locale « , estime-t-il. Une nécessité, d’autant que les agriculteurs locaux constatent l’intérêt grandissants des réunionnais pour les produits péi.
Avec l’augmentation des prix des produits importés, les agriculteurs constatent ce retour des consommateurs réunionnais vers la production locale. Certains légumes lontan sont très accessibles pour les consommateurs.
Une production qu’il faut ensuite écouler. Pour faciliter le lien direct entre les agriculteurs et les producteurs, le circuit-court est privilégié. Certains agriculteurs se sont tournés vers cette formule lors de la crise Covid notamment.
Une nouvelle plateforme, baptisée « Granvillage », vient d’être lancée par un assureur de La Réunion. L’objectif : écouler plus facilement les produits des agriculteurs, et acheter sans trop se déplacer pour les consommateurs.
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