André Thien Ah Koon condamné en appel à 5 ans d’inéligibilité
Condamné en appel ce jeudi à 5 ans d’inéligibilité dans l’affaire de la SPL Sudec, André Thien Ah Koon perd tous ses mandats. Après 6 mandats effectués à la tête du Tampon, l’élu est forcé de passer la main. Si les candidats se bousculent, aucun ne se détache réellement pour le moment.
Ecrit par Prisca Bigot – le jeudi 23 mai 2024 à 15H44
Certains s’y attendaient et peut-être même attendaient avec impatience le délibéré de la cour d’appel de Saint-Denis concernant l’affaire de la SPL Sudec. André Thien Ah Koon a, ce jeudi, été condamné pour prise illégale d’intérêts à 5 ans d’inéligibilité avec exécution provisoire et 8 mois avec sursis et une amende de 10.000 euros. Une condamnation jugée “sévère” par les proches de l’élu qui ont déjà commencé à enchainer les réunions pour faire face à la décision de justice. Président de la SPL Sudec, président du syndicat mixte de Pierrefonds, vice-président d’Ileva, maire, président de la CASUD, conseiller départemental… André Thien Ah Koon perd tous ses mandats.
En 2006, à sa condamnation pour prise illégale d’intérêts et abus de biens sociaux dans une affaire d’acquisition de terrain, également rendu inéligible, il avait préféré démissionner de ses fonctions de maire mais aussi de député avant d’être déclaré démissionnaire d’office par le préfet.
Le représentant de l’Etat est en effet tenu de déclarer l’élu démissionnaire d’office dès réception de la décision de la justice, soit dans les heures qui viennent ou au plus tard ce lundi, confie une source proche du dossier. Démissionner ou être poussé vers la sortie, “tout est dans le message qu’André thien Ah Koon souhaite laisser”, fait valoir cette source. Si l’exécution provisoire a été prononcée, Me Djalil Gangate qui le représente a déjà annoncé le pourvoi en cassation. André Thien Ah Koon fera-t-il un nouveau retour sur la scène politique à plus de 84 ans ?
De nouvelles élections bientôt
En attendant la prise de position de celui qui a consacré sa carrière politique à sa ville en premier mais aussi à son île, les tergiversations et les manœuvres vont bon train. Beaucoup de noms circulent au sein de la majorité, mais aussi de l’opposition pour succéder à André Thien Ah Koon à la tête de la ville du Tampon déjà. Dans un premier temps, Jacquet Hoarau, premier adjoint de la ville, assurera l’intérim. À la CASUD, Bachil Valy devrait reprendre la présidence avant l’organisation d’une nouvelle élection au sein des conseillers municipaux puis au sein des conseillers communautaires dans 10 à 15 jours, prévoit une source proche de la collectivité. Pour que les électeurs soient à nouveau appelés aux urnes, la règle prévoit que le conseil municipal ait perdu le tiers de ses membres. Selon nos informations, les premières tractations ne semblent pas aller dans ce sens. Au sein de la majorité municipale, les adjoints Jacquet Hoarau, Laurence Mondon, Charles-Emile Gonthier, Thélis Marcelin mais surtout le fils du maire Patrice Thien Ah Koon sont en bonne posture. Pourtant, aucun d’entre eux ne parait véritablement se démarquer afin d’enfiler le costume de maire ajusté depuis de nombreuses années à la taille d’André Thien Ah Koon.
De son côté, l’opposition se prépare aussi à saisir l’opportunité du vent du changement particulièrement saisissant ces derniers jours sur le Tampon. Sont ainsi soufflés les noms de Nathalie Bassire ou encore de Monique Bénard. Et si les dés devaient à nouveau être lancés, les forces de gauche, dont la Section Pour La Réunion du Tampon, ont déjà appelé “au renouvellement générationnel” ou pour les Insoumis du Tampon à « amener dans la réalité quotidienne une politique municipale ».
Jean-Jacques Vlody, ancien député socialiste, a également dévoilé, ce jeudi sur ses réseaux, vouloir avec pour objectif 2026 “freiner la construction massive de logement” et “traiter les problèmes de circulation”.
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