Elections au Pakistan: Imran Khan et deux autres blocs en tête malgré les soupçons de manipulation
Les résultats préliminaires des élections au Pakistan montrent que trois blocs, dont celui mené par l’ex-Premier ministre Imran Khan, sont au coude à coude pour les sièges. La lenteur du dépouillement n’a fait qu’ajouter aux soupçons de manipulation du scrutin.
À 13H30 (08h30 GMT), la Commission électorale du Pakistan n’avait annoncé que 81 résultats sur 266 attendus, plus de 20 heures après la fermeture des bureaux de vote.
Le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI) d’Imran Khan n’a pas été autorisé à se présenter en tant que parti aux élections de jeudi. Mais les résultats officiels préliminaires donnent 26 sièges aux candidats indépendants liés au PTI pour le scrutin législatif, soit cinq de plus que la Ligue musulmane du Pakistan (PML-N) de la famille Sharif qui était pourtant la favorite du scrutin.
Le Parti du peuple pakistanais (PPP), de Bilawal Bhutto Zardari, représentant l’autre dynastie politique du pays, fait aussi mieux que prévu avec 26 sièges également, selon la Commission électorale.
Si ces résultats se confirment, aucun des trois blocs ne semble en mesure d’obtenir la majorité absolue et de gouverner seul. Il faudra au vainqueur nouer des alliances pour former un gouvernement de coalition, toutes les options paraissant ouvertes.
Nawaz Sharif, 74 ans, qui est rentré au Pakistan en octobre après quatre années d’exil à Londres, aurait le soutien de l’armée selon les observateurs. Une victoire de son parti pourrait lui permettrait de diriger le pays pour la quatrième fois, pourvu qu’elle soit suffisamment convaincante.
“Le sentiment de certitude (sur l’issue finale du scrutin) a disparu assez tôt”, les candidats liés au PTI faisant mieux qu’attendu, a déclaré à l’AFP Sarah Khan, professeure de Sciences politiques à l’université de Yale, aux Etats-Unis.
La campagne avait été marquée par des accusations de “fraudes pré-électorales”, avec la mise à l’écart du populaire Imran Khan, 71 ans, condamné à trois longues peines de prison, et la répression à l’encontre de son parti.
Avant l’annonce des premiers résultats officiels, l’organisateur en chef du PTI, Omar Ayub Khan, s’était dit convaincu que son parti serait en “capacité de former le prochain gouvernement fédéral avec une majorité des deux tiers”, dans une déclaration vidéo aux médias.
L’Assemblée nationale compte 336 députés, mais 70 sièges sont réservés aux femmes et aux minorités religieuses et alloués à la proportionnelle. Le PTI n’étant pas autorisé à concourir sous ses propres couleurs, il ne peut prétendre à aucun de ces sièges additionnels.
“Un effort est en cours pour falsifier les résultats”, a accusé dans la nuit Raoof Hasan, responsable de l’information pour le PTI. Le parti n’a cessé de dénoncer des manipulations tout au long du processus électoral.
Imran Khan espérait bénéficier comme lors de son élection en 2018 de la mobilisation de la jeunesse, assoiffée de changement après des décennies de domination des grandes dynasties familiales, jugées corrompues.
Le scrutin a été ensanglanté mercredi par la mort de 28 personnes dans deux attentats à la bombe revendiqués par le groupe jihadiste Etat islamique (EI), dans la province du Baloutchistan (Sud-Ouest).
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