Dans un communiqué, la maire de Saint-Louis indique que le fait que les électeurs saint-louisiens aient voté à près de 45% pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle « est le signe d’un vote contestataire ». Juliana M’Doihoma réclame « un travail de fond [qui] doit se généraliser sur tous les territoires pour réconcilier les citoyens avec la vie publique ». L’intégralité du communiqué ci-dessous.
Au lendemain du 1er tour de l’élection présidentielle, je tiens tout d’abord à saluer celles et ceux qui se sont mobilisés malgré le contexte particulier de cette campagne électorale et qui ont choisi d’emblée la voie des urnes et de l’expression citoyenne.
L’important taux d’abstention constaté au niveau communal comme au niveau régional demeure un indicateur à prendre en considération. Un travail de fond doit se généraliser sur tous les territoires pour réconcilier les citoyens avec la vie publique.
À Saint-Louis, le choix de 44,49% des votants en faveur du candidat Jean-Luc Mélenchon est le signe d’un vote contestataire qu’il convient d’analyser avec le bon prisme ; cela d’autant plus que la candidate Marine Le Pen recueille pour sa part 27,38% des suffrages exprimés.
Loin d’être propre à notre ville, cette tendance s’est retrouvée dans 21 communes réunionnaises et dans l’ensemble des territoires ultramarins.
Je retiens, en termes d’enseignements à tirer des résultats de ce 1er tour outre-mer, l’impératif d’une prise en charge plus efficace des questions de pouvoir d’achat et de continuité de nos droits sous le prochain quinquennat. L’enjeu des spécificités de nos espaces ultramarins se pose également avec acuité.
Le résultat que nous obtenons sur le plan national et la qualification au second tour de Marine Le Pen invitent plus que jamais à la mobilisation citoyenne. Il y a là, de la part des électeurs, un message triste mais profond lié à une véritable colère face à l’absence de réponses suffisantes face aux problématiques du quotidien. Il est malheureux de voir que le discours des extrêmes a pu se faufiler insidieusement au détriment des idées qui illustrent les valeurs de notre pays. Le vote d’extrême droite reste avant tout un vote de colère et de rejet. Les exemples des pays européens ayant adhéré à ces idées nous montrent que leurs défenseurs avancent masqués et que la vraie nature de leurs objectifs n’est pas de rassembler le peuple sous des valeurs communes.
Ma génération a été marquée à 18 ans par le choc d’avril 2002 et par la mobilisation républicaine en faveur de Jacques Chirac.
20 ans après, il m’est toujours tout aussi impensable de laisser ces idées triompher et s’enraciner dans la gouvernance de notre pays. Elles illustrent un choix de société qui ne correspond pas aux valeurs fondatrices de notre République. Loin de toute banalisation, souvenons-nous au contraire que le programme de Mme Le Pen mènera au contraire à la division, au rejet et à la peur de l’autre…
Aussi, c’est en responsabilité que je participerai à l’indispensable front républicain contre la candidate aux idéaux nationalistes et anti-démocratiques.
Add comment