Les « Lionesses » (Lionnes) anglaises sont lâchées ! Le coup d’envoi de « leur » Euro a enfin été donné à Old Trafford, devant une audience record pour la compétition, avec un match d’ouverture contre l’Autriche, mercredi.
La longue attente des joueuses et des supporters a pris fin alors que le pays hôte, coaché par la Néerlandaise Sarina Wiegman (52 ans), qui avait mené les Pays-Bas au sacre chez eux en 2017, ne visera rien d’autre que la victoire finale, le 31 juillet à Wembley.
Stoppées en demi-finales lors des deux derniers Mondiaux et au dernier Euro, les Anglaises ont pu mesurer les espoirs placés en elles à la clameur qui a accueilli leur entrée dans l’arène 45 minutes avant le coup d’envoi, pour l’échauffement, malgré la pluie qui venait de se joindre à la fête.
Encore assez vide à ce moment-là, le stade devrait accueillir bien plus que 70.000 spectateur, du jamais vu pour un match de l’Euro féminin.
« Je la sens vraiment très bien cette année, notre équipe. Je trouve que dans les matches amicaux, elles (les filles) ont été incroyablement bonnes », avait jugé Anna Forbes, 27 ans, et qui travaille en free lance dans le marketing, quelques heures avant le coup d’envoi.
« Dès que les billets ont été mis en vente, je me suis inscrite et j’en ai eu aussi pour le match contre l’Irlande du nord, le quart de finale si elles terminent premières de leur poule, et pour la finale », avait jubilé la jeune femme dans son maillot anglais argenté, qui joue elle-même depuis l’enfance.
« Elles pourraient aller au bout »
« Elles ont de très bonnes chances, elles font partie des 3 ou 4 meilleures équipes, donc elles pourraient aller au bout, ce serait bien », avait aussi estimé Darren Buckley, 47 ans et chauffeur poids-lourd.
Avec son maillot des Lionesses orange tout neuf, floqué à son nom, et sa coiffe de fou du roi aux couleurs anglaises, il se promenait avec sa femme et un couple d’amis près de l’immense bâche à la gloire de l’équipe nationale déployée sur un bâtiment à proximité des Piccadiliy Gardens, lieu habituel des diffusions de matches en public.
Un peu plus loin, deux femmes en train de se prendre en photo devant la fan-zone tranchaient avec leurs maillots autrichiens.
L’une d’elle, Andrea Schasching, 49 ans, employée de banque, n’était autre que la mère d’Annabel Schasching, milieu de terrain internationale de 19 ans, remplaçante au coup d’envoi.
« Je suis très fière d’être ici. Je lui ai parlé brièvement il n’y a pas longtemps, juste avant qu’elles se mettent en route pour le stade », avait-elle confié à l’AFP, mesurant le chemin parcouru depuis que sa fille a débuté « à 6 ou 7 ans, avec son père qui jouait aussi au foot et qui a été son entraîneur ».
Mais depuis que le coup d’envoi a été donné, plus question de faire du sentiments.
Invaincues depuis l’arrivée de Wiegman, soit 14 matches, en battant l’Allemagne (3-1), lauréate de huit des douze Euros précédents, et, tout récemment, sur les Pays-Bas (5-1), les Lionesses ont les crocs.
Ces 13e Championnats d’Europe féminin des nations s’annoncent prometteurs et spectaculaires.
Exposition médiatique inédite
« Le niveau est tellement élevé maintenant, c’est très difficile de prédire à quoi ressemblera la fin du tournoi », a reconnu Wiegman, mardi.
Le groupe B sera particulièrement relevé avec L’Allemagne, l’Espagne – même privée de sa star Alexia Putellas victime d’une rupture des ligaments croisés – et le Danemark, finaliste en 2017. Il désignera aussi l’éventuel adversaire de l’Angleterre en quarts de finale.
De même, la Norvège, qui est dans le groupe de l’Angleterre, reste une vraie menace, surtout avec le retour d’Ada Hegerberg, alors que la Suède et les tenantes du titre néerlandaises, qui s’affronteront dans le groupe C, ou la France (groupe D) peuvent battre n’importe qui.
Tout cela se déroulera sous une exposition médiatique inédite pour le football féminin européen, reflétant son développement météorique ces dernières années.
Plus de 500.000 des 750.000 billets mis en vente ont déjà trouvé preneurs et l’UEFA espère 250 millions de téléspectateurs.
Les dotations, encore à des années-lumière de celles des hommes, ont été revues largement à la hausse, même si le choix de certains stades, notamment le Manchester Academy Stadium qui, en configuration Euro, n’accueillera même pas 5.000 spectateurs, a irrité joueuses et supporters.
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