Derniers préparatifs avant le déluge de films, de stars et de paillettes: à la veille de l’ouverture du 75e Festival de Cannes, la Croisette s’apprête à recevoir la planète cinéma et retrouve ses airs de fête.
Des cordistes ont déployé dimanche l’affiche de la 75e édition, inspirée d’une scène du film « The Truman Show », sur le fronton du palais des festivals.
« Mardi sera aussi une grosse journée pour la pose du tapis donc voilà, on arrive au bout, pour nous, après trois semaines de montage », se félicite José Will, chef de service exposition au palais des festivals, auprès de l’AFPTV.
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Sur la Croisette, les équipes du Festival comme les dizaines d’hôtels, palaces, restaurants et commerçants qui font salle comble en cette période, ont une dernière journée pour tout préparer.
Pour cette édition anniversaire, plus de 35.000 cinéphiles et professionnels s’apprêtent à rallier la cité balnéaire de la Côte d’Azur. Dans une ambiance balançant entre stars, crème du cinéma d’auteur et les échos de la guerre en Ukraine à travers plusieurs films sélectionnés.
« On est prêt. La mairie vient de tout refaire, toute la place, donc on espère que ça va bien se passer pour le public », lance Jérémie Tripet, manager du bistrot « L’avenue », à deux pas de la Croisette.
– Pas de masques –
Lundi, les premiers festivaliers vont commencer à débarquer, du monde entier, ou presque: peu de professionnels russes sont attendus, le Festival ayant annoncé dès l’invasion de l’Ukraine qu’il n’accueillerait pas de « délégations » officielles ou de structures liées au gouvernement.
Et certains pays comme la Chine pourraient être moins présents que d’habitude, en raison de la situation sanitaire sur place. Mais à Cannes, la page de l’épidémie de Covid, qui a contraint à l’annulation en 2020 et à une édition en juillet l’an dernier, semble tournée: le Festival a retrouvé ses dates habituelles et il n’y aura ni masques obligatoires, ni pass sanitaire cette année.
Dès mardi soir, la fête et le 7e art retrouvent leurs droits, après l’arrivée du jury, présidé par l’acteur français Vincent Lindon, qui succède à Spike Lee.
L’une des premières stars internationales à monter les marches sera l’acteur Forest Whitaker (« Ghost dog », « Le dernier roi d’Ecosse »). Une Palme d’Or d’honneur lui sera remise lors de la cérémonie d’ouverture mardi soir, présentée par l’actrice Virginie Efira.
Beaucoup d’autres stars suivront: Kristen Stewart, qui montera les marches aux côtés de Léa Seydoux et Viggo Mortensen pour le dernier film de David Cronenberg, le prometteur Austin Butler et le vétéran Tom Hanks, qui interprètent Elvis et son manager dans un biopic évènement, et bien sûr Tom Cruise pour le dernier « Top Gun ».
Côté compétition, 21 films — et 5 réalisatrices — sont en lice pour succéder à « Titane », Palme d’Or gore et sans concession de la Française Julia Ducournau, 2e réalisatrice couronnée dans l’histoire du Festival.
– Film posthume –
Parmi les cinéastes attendus: David Cronenberg (« Crash »), qui promet une nouvelle fois de secouer le public avec « Les crimes du futur », Park Chan-wook (« Old boy ») qui revient avec une enquête sulfureuse (« Decision to leave ») ou James Gray qui présentera « Armageddon Time », avec Anthony Hopkins et Anne Hathaway.
Plusieurs cinéastes déjà couronnés sont en lice dont les frères Dardenne (« Rosetta ») avec « Tori et Lokita », Ruben Östlund, le plus grinçant des cinéastes suédois (« The Square ») avec « Sans filtre », ou le Japonais Kore-eda (« Une Affaire de famille »), qui a cette fois tourné « Broker » avec la star sud-coréenne de « Parasite », Song Kang-ho. Ainsi que de jeunes talents prometteurs, nommés Lukas Dhont ou Leonor Serraille, tous deux en compétition pour leur deuxième film.
Le Festival a aussi promis de ne pas oublier l’Ukraine et a ajouté la semaine dernière en sélection le film posthume du réalisateur lituanien Mantas Kvedaravicius, tué début avril à Marioupol. Sa fiancée qui l’accompagnait a pu rapporter les images tournées là-bas et les assembler.
La compétition ouvrira mercredi avec le dernier film de Kirill Serebrennikov, devenu symbole des artistes russes en rupture avec le régime depuis qu’il a pu rejoindre légalement l’Europe après le déclenchement de la guerre.
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