Henri Lebon, président de l’Urcoopa, répond à la bataille juridique concernant l’abattoir Evollys de l’Étang-Salé
Ecrit par Julien Delarue – le lundi 2 septembre 2024 à 18H05
Henri Lebon, président de l’Urcoopa, s’exprime sur le litige avec le groupe Duchemann-Grondin au sujet de l’abattoir Evollys de l’Étang-Salé. Cette prise de parole suscite des inquiétudes chez les représentants du CSE et du personnel de l’abattoir, notamment en ce qui concerne l’avenir des salariés.
Filière volaille : L’Urcoopa refuse la privatisation de l’abattoir de l’Étang-Salé
« Concernant l’absence d’inquiétude, nous ne comprenons pas en préambule les agissements et les intentions d’un actionnaire (Urcoopa, NDLR) qui a été invisible depuis la mise en place du protocole de 2017. C’est pour cela que nous avons alerté monsieur le Préfet dans une lettre transmise le 29/08 dernier avec le soutien sous forme de pétitions de plus de 400 salariés qui vivent actuellement avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Concernant l’absence de licenciement pour l’abattoir, les exemples de rachat effectués par l’Urcoopa par le passé ne sont pas là pour nous rassurer (Nutrima, Couvée d’or, Grand Matin Salazie … ). Dans ces conditions, comment peut-on affirmer aussi catégoriquement ne pas prévoir de licenciements ? », s’interroge Mikaël Guillou, secrétaire du CSE, représentant de l’équipe du CSE et des membres du personnel de l’UES Evollys.
« Concernant la réorganisation capitalistique, en résumé, l’utilisation des bénéfices engrangés depuis la signature du protocole de 2017 et durement acquis grâce aux salariés des sociétés de l’abattoir renfloueraient les caisses de la société Soficoop. Sommes-nous les uniques sociétés en mesure de sauver l’Urcoopa ?
Par ailleurs, n’est jamais abordé l’avenir des 72 salariés de la société EOG, en charge des activités de ramassage et de livraison pour lesquelles nous n’avons pas de vision à l’heure actuelle de l’organisation éventuelle future.
« Gestion historiquement mauvaise de l’abattoir par l’Urcoopa »
Concernant la gouvernance, la gestion historiquement mauvaise de l’abattoir par l’Urcoopa avant 2017 ne nous rend pas optimiste et confiant : une réorganisation des sociétés déséquilibrerait le fonctionnement actuel avec des pertes d’emploi, des demandes de départ volontaires, des arrêts maladie, des difficultés relationnelles et des conditions de travail dégradées. Face au manque cruel de maturité de certains de nos actionnaires (absents) sur les réseaux sociaux, nous nous questionnons sur leur compétence à la tête d’un abattoir. Notre unique demande est bien de garder le fonctionnement actuel avec la même gouvernance.
Concernant les rumeurs sur une faillite ou le fait qu’Urcoopa viendrait prendre de l’argent, il ne s’agit en aucun cas d’une rumeur ! C’est un fait. Nous avons été informés de la volonté de l’actionnaire Soficoop de sa mise en sauvegarde. Sa seule stratégie a été de demander l’annulation des termes du protocole d’accord signé en 2017 (une ultime tentative désespérée pour réaffirmer son monopole dans la filière volaille?). Un jugement sera rendu le 19/09 prochain, avec une décision non suspensive à effet immédiat.
« L’Urcoopa souhaite reprendre une affaire qui roule après l’avoir abandonnée »
Concernant la restitution à la filière et au monde coopératif et le fait de rendre à la filière ses droits, les salariés de l’UES Evollys souhaitent poursuivre le travail mené avec l’actuelle direction et les éleveurs. « Rendre la filière ses droits» ne signifie pas se résumer uniquement à la rendre à ses éleveurs. Il s’agit d’une filière dont chacun des salariés y contribuent pour en faire un modèle exemplaire.
En conclusion, quelle ironie que l’Urcoopa souhaite reprendre une affaire qui roule après l’avoir abandonnée dans un état pitoyable pour se sauver elle-même ! », conclut Mikaël Guillou.
Add comment