Bryan Alaguirissamy arrache les cannes pour dénoncer la crise dans la filière sucrière
Ecrit par P.B. – le mercredi 21 août 2024 à 13H07
“C’est une transmission de mes parents. Ça fait mal au cœur”, confie Bryan Alaguirissamy. Le jeune homme s’est résolu à passer à l’action pour “interpeller tout le monde”. Planteur depuis 14 ans, président du canton “Grand Sud” des Jeunes Agriculteurs 974, Bryan a décidé d’arracher, ce mercredi, trois hectares de canne à la pelleteuse. “On ne vit plus dans ce système-là”, s’attriste-t-il.
Alors que la campagne, qui vient de commencer, s’annonce mauvaise, le planteur est déjà redevable. “Si je continue, je n’aurai pas assez de tonnage pour rattraper l’avance donnée par l’usinier toutes les semaines”, explique Bryan un système que les syndicats n’ont eu de cesse de dénoncer. “Je décide d’arrêter pour ne pas livrer à perte”.
UPNA 974 était parmi les syndicats à soutenir Bryan Alaguirissamny dans son action. “Pour sauver la culture de la canne à La Réunion, nous avons toujours demandé un prix plancher de 35 euros la tonne de canne”, rappelle Dominique Clain, président de l’UPNA 974. “Produire une tonne de canne revient au planteur entre 35 et 40 euros la tonne. Nous ne sommes pas entendus. C’est un constat, la plupart des agriculteurs arrêtent la canne”, déplore-t-il, sans oublier le manque de main d’œuvre et les coupeuses mécaniques comme difficultés rencontrées.
Pour Bryan Alaguirissamy, il faut trouver “une solution adéquate“. En remplacement de la canne, Bryan va planter des ananas. L’agriculteur attend le retour des différentes instances agricoles, mais porte le projet d’arracher ses 15 hectares de canne sur trois ans pour y cultiver des fruitiers. De nouvelles cultures qui prendront le pas sur l’héritage de la canne transmis par son père, planteur avant lui.
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